Le phénomène de radicalisation touche aussi les députés. Un rapport parlementaire daté du 22 mars et présenté par la commission défense de l’Assemblée nationale indique que les services de renseignement surveillent de près plusieurs dizaines de députés.
Interrogé par plusieurs députés, le général Jean-Louis Gognard, directeur de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD), a affirmé qu’il suivait en priorité une « cinquantaine de dossiers de radicalisation » dans les rangs de l’assemblée nationale. Pour les détecter, la DPSD se base sur des signalements émis en interne. Elle engage ensuite des recherches et « des opérations de renseignement de durée variable » pour évaluer la dangerosité de l’individu signalé. « Les investigations se mènent systématiquement à charge et à décharge », décrivent les auteurs du rapport, repéré par Wikileaks.
De fait, « le nombre de cas évolue en permanence », les signalements n’étant pas toujours pertinents. « Notre traitement doit être prudent, car il faut éviter de stigmatiser certains députés, faute de quoi on risque de les pousser dans les bras de l’ennemi », a expliqué le général. « Il faut savoir distinguer des cas de réelle radicalisation de ce qui peut n’être que l’expression d’un refus du système ou d’un simple mal-être, et veiller à limiter les effets de stigmatisation, qui nuisent à la cohésion dont a besoin l’assemblée nationale et la France entière », a-t-il par ailleurs prévenu.