Edouard Philippe, nouveau premier ministre, affirme que Emmanuel Macron lui a demandé de se raser ou de raccourcir sa barbe sous peine d’être exclu du gouvernement. « Je lui ai expliqué que je ne la laissais pas pousser par conviction religieuse. Il m’a rétorqué que c’était un signe de radicalisation et m’a dit : Tu la coupes ou tu pars. Ses menaces m’ont mis la pression. J’ai fini par rédiger une lettre pour tenter de lui expliquer. Il m’a laissé quelques jours de réflexion pour voir si je changeais d’avis et décidais de la raser… Mais je ne veux pas ! » s’indigne le nouveau premier ministre.
Rien dans le règlement intérieur du gouvernement n’énonce pourtant que le port de la barbe y est interdit. « Je ne suis pas le seul à en avoir une », relate Edouard Philippe. A Matignon ses copains lui apportent leur soutien. « Il paraît que ce sont des électeurs qui se sont plaints au président, avance une autre ministre. On mélange tout ! Qu’est-ce qu’on veut ? Qu’il se radicalise vraiment parce qu’il se sent exclu de la société ? » Le reglement stipule justement qu’en cas de suspicion de radicalisation, il faut mettre en œuvre des actions préventives pour éviter la « rupture » avec le gouvernement. Contacté, Emmanuel Macron a affirmé « n’avoir aucun élément sur ce problème de barbe ou un quelconque ultimatum », tout en reconnaissant qu’un différend était bien en cours avec Édouard Philippe.