Il se voient au moins une fois par semaine dans des groupes de parole organisés en de nombreux endroits du pays, mais une fois par an les PA, les Prêtres Alcooliques, tiennent un congrès qui rassemble près de 1200 curés, moines et ecclésiastiques. Cette année, c’est à Nohan, dans les Ardennes, qu’il était organisé.
« L’idée est de permettre d’entendre un maximum de témoignages différents, qu’on n’entend pas dans les églises ou les confessionnaux et d’ainsi progresser dans son abstinence », explique Père Emmanuel, le porte-parole du mouvement PA. « On ne donne pas de conseils, on ne dit jamais ce qu’il faut faire à un prêtre qui est en détresse. On ne fait que parler de sa propre expérience, de ce qu’on a vécu et de comment on arrive à s’en sortir. Parmi tous les témoignages qu’il entendra, un religieux trouvera toujours quelque chose qui va l’interpeller et le faire réfléchir ».
Soigner l’âme, en complément de la médecine qui, elle, soigne le corps, tel est le credo de ce mouvement proche des alcooliques anonyme né aux Etats-Unis en 1935 et qui s’est développé chez nous dans les années 50.
Frère Jacques, 67 ans, est alcoolique depuis trente ans. Abstinent depuis deux ans. Ayant commencé au bas de l’échelle comme pédophile ordinaire, il a très vite sombré dans la dépendance alcoolique : « Vous savez, courir après les enfants de chœur ca donne soif » confie-t-il à ses paroissiens.
Il essaye de se soigner : « maintenant lorsque je suis tenté par un verre d’alcool, j’essaye de focaliser mon énergie sur des images positives, par exemple des petits garçons tout nus sous leur aube immaculée ».