Interdits par la loi, les duels de nouveaux nés – dans les règles du MMA – rythment pourtant la vie de certaines quartiers. Nous avons enquêté sur ce terrible phénomène.
Dans cette cité de la banlieue parisienne, les habitants vivent au rythme des combats de bébés. La pratique, importée par les vikings au XIIe siècle, est restée une tradition française pratiquée dans la clandestinité. Les gens de passage sont priés de ne pas s’attarder. « Pour les habitants d’ici, c’est une passion qui leur appartient et qu’ils considèrent comme leur jardin privé », explique la mairie. Une passion qui a traversé les siècles malgré son interdiction. Jusqu’au début des années 2000, la police réprimait encore sévèrement les combats de bébés, jugés barbares. Mais depuis peu, les contrôles se font plus rares …
Carlos se souvient du temps où son père l’emmenait la nuit dans la forêt assister aux combats clandestins entre bébés. À présent, ce fervent parieur possède une « ferme » d’entraînement où il entraîne une dizaine de bébé en vue de leurs prochains combats.
Un combat brutal, mais moins qu’ailleurs
Chaque samedi, autour d’arènes de fortune, les habitants tiennent les paris dans une ambiance familiale. Mais, le dimanche, c’est au cœur de la cité que s’affrontent les bébés de toute la région. Tout le monde se met sur son trente et un. Les habits blancs du dimanche – de coutume il y a quelques années – ont aujourd’hui laissé place aux looks urbains et sportswear décontractés.
Dans cet univers presque exclusivement masculin, teinté de folklore emprunté au MMA, chacun assiste au spectacle en sirotant une bière ou en fumant un joint. Ici, pas de lame de rasoir fixée au pied du bébé : « Il peut arriver que l’un des bébé meure de ses blessures à l’issue du combat, mais le jeu est beaucoup moins brutal et moins “usine à fric” qu’en Asie ou même qu’à La Havane », précise Carlos.