Dans un coin paisible de la Bourgogne, un événement pour le moins insolite attire chaque année des curieux venus de toute la France. Ici, les stars ne sont ni les vignerons, ni les fromagers… mais bien les escargots. Et pas n’importe lesquels : des “coureurs” entraînés pour une compétition aussi lente qu’hilarante.
Une tradition locale devenue phénomène viral
C’est à Saint-Pétronille-sur-Crau, charmant village de 412 habitants niché entre deux collines viticoles, qu’a lieu depuis 2009 la célèbre “Course des Caracolympiques”.
Au départ simple plaisanterie de fête de village, l’événement est devenu une institution locale. Chaque été, les habitants élèvent avec soin leurs escargots “de compétition”, les décorent de mini-selles en feutrine et leur donnent des prénoms souvent absurdes : Turbo, Slalomeur, Jean-Mou, ou encore Lionel Escarguet.
“On ne les entraîne pas vraiment à aller vite, parce que de toute façon ils n’y arriveront pas”, plaisante Léon, 74 ans, retraité et triple champion communal.
“Mais on peut les motiver avec des gouttes de bière ou une feuille de salade bien fraîche. Ils ont leurs préférences !”
Une course… de deux heures en moyenne
Installés sur une piste circulaire de 50 centimètres de rayon, les gastéropodes doivent franchir la ligne blanche au centre du cercle. Les spectateurs, eux, trépignent (littéralement) pendant de longues minutes.
Un escargot peut mettre entre 20 minutes et 2 heures pour franchir les quelques dizaines de centimètres. Un speaker commente chaque avancée avec la solennité d’un match de foot.
“C’est lent, c’est absurde, mais on adore”, sourit Camille, venue de Dijon avec ses enfants. “Et puis au moins, les enfants peuvent courir autour sans risquer de rater l’arrivée.”
Vers un championnat régional ?
Face à l’enthousiasme croissant – plus de 2 000 visiteurs en 2024 – la mairie envisage de structurer l’événement. Des villages voisins comme Chassagne, Mâlain ou Rully auraient déjà manifesté leur intérêt pour organiser des manches éliminatoires.
“Il faut bien qu’on ait notre Tour de France à nous. Mais version baveuse”, plaisante le maire, Jacques Dupain.
Un comité “anti-dopage” a même été évoqué, après qu’un concurrent a été accusé d’avoir badigeonné son escargot de café avant le départ.
Un rendez-vous pas si idiot
Derrière l’humour et la lenteur, l’événement crée du lien social, attire des touristes, et génère un petit sursaut économique local. Le week-end de la course, tous les gîtes sont complets, la buvette tourne à plein, et les escargots finissent parfois… à la carte, dans une version “post-compétition”.
Une chose est sûre : à Saint-Pétronille-sur-Crau, même les plus petits laissent une trace.
Et si vous cherchez des vacances vraiment décalées en 2025, ce village pourrait bien devenir votre coup de cœur inattendu.
