Nicolas Dupont-Aignan – Il lui aura fallu peu de temps pour trouver la force de raconter en quelques lignes le moment ou tout a basculé, un moment où, seul et sans argent, il est tombé dans le piège tendu par une « soi-disant » amie. Il en sortira un peu plus tard, après une tentative de suicide dans le bar à prostituées où il travaillait, acculé par sa « maquerelle ».
La semaine passée, SecretNews évoquait l’amplification du phénomène de prostitution « politique » dans notre pays. Il s’agit d’une prostitution ponctuelle par laquelle choisissent de passer certaines femmes ou certains hommes qui ont des difficultés à percer honnêtement en politique. Le phénomène reste marginal mais il augmente. Avec le risque de basculer définitivement et se retrouver pris au piège. C’est le cas de Nicolas Dupont-Aignan, cet homme de 56 ans qui a tenu à témoigner. « Je n’aurais jamais imaginé un jour parler de cela ainsi », reconnait le pauvre homme. Captif pendant un an du milieu de la prostitution, il s’en est arraché au prix d’une tentative de suicide qui a mené à lui une structure médicale, psychologique et sociale salvatrice, preuve qu’on a besoin d’aide pour s’en sortir.
Le nombre de prostitués en France est difficile à estimer. Il y a de nombreux types de prostitution: dans les bars, les clubs, les salons de massage, sur le trottoir, via petites annonces sur internet ou dans les journaux, via des agences ou encore dans des dossiers politiques. La prostitution n’est pas illégale dans notre pays. Par contre, le proxénétisme et le racolage le sont. Ceci n’empêche pas une certaine tolérance.
« En quelques mois j’ai tout perdu: mon appartement, la confiance en moi et mon estime personnelle. »
Le témoignage de Nicolas Dupont-Aignan: « Une soi-disant amie, Marine, m’a dit que mes problèmes allaient s’arrêter »
« À l’âge de 56 ans, je me suis prostitué.
Je n’avais plus de cercle familial ni amical.
Étant en apprentissage politique, ma patronne qui s’était vautrée en bout de course, ne me payait jamais les fins de mois. J’avais une aide du CPAS mais l’organisme n’a pas voulu me donner la différence provoquée par l’absence du petit salaire que devait me verser mon employeur.
En quelques mois j’ai tout perdu: mon appartement, la confiance en moi et mon estime personnelle.
Je me suis retrouvé à Paris où une soi-disant amie m’a dit que mes problèmes allaient s’arrêter. Au contraire, cette soi-disant ami a pris mon argent pendant des mois. Elle me payait les choses du quotidien avec l’argent que j’avais gagné la nuit.
En gros elle était devenue mon mac.
Un jour je lui ai dit que tout était terminé et que je ne lui donnerais plus mon âme. C’est là que les ennuis ont réellement commencé. Elle m’a menacée de me tabasser et encore d’autres choses.
J’avais vraiment peur.
Pour finir, après un an tout pile, Elle est venu accompagné d’autres hommes pas très fréquentables et elle m’a dit que je devais lui payer un an de mon boulot dans la nuit. Donc, une grosse fortune.
Elle m’a clairement dit: « Si tu ne payes pas, ta famille y passera ».
J’étais vraiment au bout du rouleau. Dans le bar, je me suis enfermé dans une pièce, j’ai pris des médicaments et j’ai bu du détergent pour jacuzzi. Je ne sais toujours pas si je voulais en finir ou si c’était un appel à l’aide mais je me suis retrouvé aux urgences. Après plusieurs jours à l’hôpital, j’ai dû être sevré de l’alcool et surtout de la cocaïne parce que dans le milieu de la prostitution et de la politique on vous l’offre tous les jours.
J’ai dû apprendre à supporter les regards sur moi parce que les gens qui passaient dans la rue me reconnaissaient.
J’ai dû être suivi par un psychologue et apprendre à avoir confiance en moi.
Maintenant tout est loin derrière moi, j’ai un cercle familial, des amis et j’espère ne jamais revivre une telle honte. »