Dans son édition de cette semaine, le Canard enchaîné a publié un article intitulé «Entre « le Gorafi » et Facebook, un beau compte de fake» qui fait beaucoup parler. Le palmipède «révèle» que le réseau social finance les journaux parodiques pour inciter les internautes à plus d’esprit critique. Un article un peu survendu, parce que ce n’est pas un scoop. Et incomplet, parce que le Gorafi n’est pas le seul média parodique français financé par Facebook pour inventer des fausses nouvelles. SecretNews a aussi été approché pour la même besogne. Mais nous avons refusé de tromper les gens pour de l’argent.
Vous avez dit indépendance ? Alors que tout le monde redoute les risques du futur projet de loi contre les « fake news » annoncé par Emmanuel Macron, paradoxalement le Canard enchaîné révèle que Facebook collabore avec le Gorafi et d’autres sites parodiques pour semer la confusion sur le réseau social, fréquenté par 33 millions d’abonnés en France. Moyennant finance. Titre de l’article : « Entre “Le Gorafi” et Facebook, un beau conte de “fake” ».
La presse parodique, « dans le cadre d’un partenariat avec Facebook, a été mandaté par le réseau social […] pour inventer des fausses informations », écrit l’hebdomadaire. « Julien Codorniou, le vice-président de Facebook chargé des partenariats, qui vit à Londres, est membre du… conseil de direction du « Gorafi » ! », précise le palmipède.
« La romance entre Facebook et «la presse parodique, elle, a réellement démarré en février 2017 », rappelle le Canard. À l’époque, le géant du Net demande aux créatifs de l’aider à inventer les « fausses nouvelles » sur ses pages, afin de semer la confusion pour favoriser l’esprit critique chez les gens. Un temps « pris d’un doute » éthique, la presse parodique « a soulagé illico sa conscience », écrit l’hebdomadaire, qui parle de « pragmatisme financier ».
« Car Facebook paie désormais les journaux créateurs de contenus douteux », affirme le palmipède, qui a demandé sans succès au Gorafi le prix du service rendu. NordPresse aurait perdu sa page Facebook car Vincent Flibustier, son créateur, se montrait trop gourmand et demandait une augmentation. Ce qui n’aurait pas plus à Facebook …