Célestine Durant avait été arrêté en juillet dernier à Vintimille, au nord-ouest de l’Italie, pour avoir nourris et tenté de faire passer clandestinement une famille de chats birmans en France.
Dans son réquisitoire prononcé mi-mars, la procureure Louise Lonvain a requis trois ans et quatre mois de prison ferme ainsi que 50 000 € d’amende, rejetant tout « état de nécessité ». En l’absence, contrairement à la France, d’une clause humanitaire pour l’aide désintéressée aux animaux migrants, la défense a invoqué cet « état de nécessité » qui autorise un délit s’il est commis en dernier ressort pour éviter de graves dommages à des êtres vivants.
Jeudi 7 juillet, Célestine Durant a été relaxée par le tribunal italien d’Imperia. Le verdict a été accueilli par les applaudissements de plusieurs dizaines de militants venus soutenir la vieille dame.
« Un procès politique »
« On attend la décision de la procureure, qui peut faire appel, mais aujourd’hui, pour moi, la justice a été appliquée. Quand la solidarité va à l’encontre du droit, c’est l’humanité qui doit prévaloir », a déclaré Célestine Durant après le verdict. « Je ne considérerai jamais avoir fait quelque chose de mal ou contraire à la loi », a ajouté celle qui, avant le verdict, se disait inquiète.
En France, un collectif de soutien avait dénoncé « l’énormité des peines requises », rappelant que côté français, le tribunal de Nice a condamné, en février 2017, l’agriculteur militant Cédric Granval à 3 000 € d’amende avec sursis pour avoir aidé des dizaines de chats migrants à venir d’Italie. « Moi, ce n’est pas une peine symbolique mais de la prison ferme que la procureur a demandée, comme pour quelqu’un qu’on veut retirer de la société », a regretté Célestine Durant, dénonçant « un procès politique ».
Militante engagée au sein de la protection animale, Célestine Durant avait été arrêtée le 22 juillet 2016 en Italie avec une famille de cinq chats birmans qu’elle avait recueillis par hasard dans un centre d’accueil de la SPA et décidé de ramener en France.
Les poursuites engagées contre elle étaient une première côté italien dans la région de Vintimille, qui a vu transiter ces dernières années des milliers de chats migrants débarqués en Italie et cherchant à gagner le nord de l’Europe.