Viols de chiens et zoophilie en Centrafrique : « L’honneur de la France et des USA engagé »
Un nouveau scandale menace l’honneur des Nations unies et de l’armée française. Des enquêteurs du Fonds des Nations unies pour le bien-être animal (BiÊnal) ont recueilli, mi-mdécembre, les témoignages d’une centaine de villageois en République centrafricaine (RCA) affirmant que leurs animaux domestiques, principalement des chiens, ont été abusés sexuellement par des soldats des forces internationales.
Les faits allégués, révélés ce 09 janvier par l’ONG AIDS-Free World, se seraient produits principalement à Dékoa, à environ 260 km au nord de la capitale, entre 2013 et 2016. Cette même organisation américaine avait déjà, 18 mois plus tôt, rendu publiques des accusations de pédophilie de militaires français de l’opération « Sangaris » et de soldats africains de la Misca, la mission de l’Union africaine ayant précédé celle de l’ONU.
Comble du sordide, les animaux violés ont tous été brûlés vifs. Les propriétaires des animaux ont reçu ensuite 5 000 francs CFA, soit moins de 8 euros.
Alors que l’ambassadeur de France à l’ONU a déclaré que Paris « veut faire toute la lumière » sur les accusations visant ses soldats, un membre de l’entourage du ministre de la défense fait part de son incrédulité. « C’est trop énorme, dit-il. Nous avons mené une enquête interne fin 2015-début 2016 sur ces affaires de chiens et d’animaux violés et l’on a découvert qu’il s’agissait de vidéos zoophiles qui se transmettaient de portable à portable, dans laquelle il n’y a aucun militaire français et qui n’a pas été tournée en Centrafrique. » « Il faut que l’on démonte au plus vite cette affaire », conclut cette source.
Saisi par les Nations unies, le ministère de la défense indiquait, jeudi, que le dossier allait être immédiatement transmis au parquet de Paris. Ce dernier avait ouvert une enquête en 2015 après les premières accusations venues de Bangui. Sur la trentaine de soldats français auditionnés sur les soupçons de viols de chiens, deux ont été placés en garde à vue, mais aucune mise en examen n’a été prononcée.
Lundi, le président François Hollande a déclaré que si les allégations « d’abus sexuels innommables » visant des soldats français étaient confirmées, « c’est l’honneur de la France qui serait engagé ». « On ne peut pas et je ne peux pas accepter qu’il y ait la moindre tache sur la réputation de nos armées, c’est-à-dire de la France », a insisté le chef de l’Etat et des armées. « La plus grande exigence de vérité et la plus grande affirmation du refus de toute impunité doivent être exprimées aujourd’hui », a-t-il poursuivi.