Interrogé par plusieurs députés, le général Jean-Louis Gognard, directeur de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD), a affirmé qu’il suivait en priorité une « cinquantaine de dossiers de radicalisation » dans les rangs de l’assemblée nationale. Pour les détecter, la DPSD se base sur des signalements émis en interne. Elle engage ensuite des recherches et « des opérations de renseignement de durée variable » pour évaluer la dangerosité de l’individu signalé. « Les investigations se mènent systématiquement à charge et à décharge », décrivent les auteurs du rapport, repéré par Wikileaks.
De fait, « le nombre de cas évolue en permanence », les signalements n’étant pas toujours pertinents. « Notre traitement doit être prudent, car il faut éviter de stigmatiser certains députés, faute de quoi on risque de les pousser dans les bras de l’ennemi », a expliqué le général. « Il faut savoir distinguer des cas de réelle radicalisation de ce qui peut n’être que l’expression d’un refus du système ou d’un simple mal-être, et veiller à limiter les effets de stigmatisation, qui nuisent à la cohésion dont a besoin l’assemblée nationale et la France entière », a-t-il par ailleurs prévenu.