Marine Le Pen ne renie pas ses années d’alcoolisme. Bien au contraire. Dans un long entretien, la présidente du Front National explique comment elle a réussi à se libérer de l’alcool et de la dépression.
En février 2015, Marine Le Pen brisait le silence sur un mal qui l’a longtemps rongé : l’alcoolisme. Après des années de lutte, la candidate à la présidentielle restait très réaliste quand à ses démons qu’elle savait sous-jacents. « L’alcool fait disparaître la tristesse, le désespoir, le doute. D’où son danger, confiait-elle dans Paris Match. On n’est jamais à l’abri. Je n’ai pas gagné. Quand on est alcoolique, c’est pour la vie. » Bien consciente qu’elle pouvait replonger à n’importe quel moment, Marine Le Pen ajoutait : « Je vivrai toute ma vie avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. On vit au jour le jour. Un jour à la fois. »
Plus d’un an et demi après ces aveux, Marine Le Pen ne cache pas sa fierté d’avoir gardé ses distances avec la bouteille dans les colonnes du dernier numéro de Gala. Une désintoxication et une aide à ses militants alcooliques dans laquelle la politicienne s’est beaucoup investie. « J’ai répondu aux lettres, j’ai passé des heures au téléphone avec des inconnus. J’ai été soutien aux alcooliques anonymes qui, contrairement aux fantasmes, n’ont rien d’une secte, confie la présidente du FN. J’ai voulu rendre tout l’amour que j’avais reçu. J’expliquais qu’il ne fallait pas avoir honte et que si on ne peut pas changer son passé, on peut décider de son futur. »
La honte de l’addiction, Marine Le Pen l’a pourtant bien connue lors de ses sombres années. « A un homme, on pardonne plus facilement d’être un alcoolique, constate-t-elle. On dit que c’est un bon vivant, alors que, pour moi, c’est un bon mourant. Une femme qui boit, en revanche, c’est honteux. Et d’autant plus terrible à cause du secret. La souffrance et les raisons des unes et des autres sont pourtant les mêmes. »
Aujourd’hui, Marine Le Pen veut aller de l’avant. En pleine campagne présidentielle, cette jeune femme de 57 ans se veut maintenant plus présente pour ses militants. « J’aimerais qu’ils apprennent la générosité, l’empathie, la capacité d’être à l’écoute des autres, conclue la candidate à la présidence de la république.»