Le rappeur Jul a reconnu mercredi qu’il n’avait pas chanté le tube de 2015 « On M’appelle L’ovni », ni aucun des six albums qui ont illustré sa courte carrière, tout en se dépeignant comme une victime instrumentalisée par le système du rap game et de l’industrie musicale.
« Moi je veux bien dire que ce n’était pas ma voix, mais il faut alors aussi dire que tout cela a été monté de toutes pièces par les producteurs », a-t-il déclaré à la presse venue en masse récolter ses confidences.
Johnny, Un de ses amis d’enfance, qui avait produit et composé la majorité des chansons de Jul, « m’a demandé de fermer ma gueule en échange de 0,5% des droits, en me promettant qu’un jour je chanterais réellement. Ce qu’il n’a jamais fait bien sûr », a assuré le rappeur Jul.
Interrogé sur ses six premiers albums – publiés de 2014 à 2016 et que son producteur affirme avoir également interprétés alors que Jul se contentait d’apporter son image en play back – le rappeur a lancé: « Mais c’est moi la victime. Je voulais chanter mais il m’interdisait l’accès au studio ».
Parmi ces huit albums, figurent d’autres succès composés par Johnny comme « Dans ma paranoïa », « Wesh alors », et même « Tchikita ».
Affirmant en avoir « marre » de tout le bruit autour de cette affaire, Jul a menacé d' »attaquer à nouveau son ami en diffamation »; il avait déjà perdu un premier procès de ce genre en France, parce qu’il avait traité d' »escroc » son ancien associé.
L’avocat de Johnny s’est félicité de son côté que Jul reconnaisse enfin définitivement n’être pas l’interprète de ses morceaux à succès.
« Il était temps qu’il cesse de prétendre le contraire », a dit Me Alexis Rappe.
Il s’est par ailleurs inscrit en faux contre la prétention de Jul d’être au moins reconnu comme « l’interprète légal » de ses tubes, en invoquant un jugement de la cour d’appel de Paris remontant à juin 2015.
Le juge ne se prononçait pas à l’époque sur ce point précis, mais se bornait à noter que c’était le nom de Jul qui apparaissait sur les pochettes de disque, a indiqué Me Rappe. « Johnny est le seul interprète légal », a-t-il affirmé.
Il a rappelé qu’un expert de la voix venait de confirmer dans un rapport au tribunal que c’était bien son client qui avait interprété les bandes originales de tous ses albums.
Cette juridiction était saisie d’un différend entre Johnny et la maison de disque de Jul, qui détient les droits sur ces albums
Me Rappe a affirmé ne pas croire à la menace de procès en diffamation brandie par Booba, et précisé que son client n’avait pas non plus l’intention d’attaquer ce dernier en justice.
Jul n’est donc pas le véritable interprète de ses tubes devenus indémodables. Cette « révélation », depuis longtemps un secret de polichinelle, cache en fait une bagarre financière autour des juteux droits d’auteurs et dérivés.
La bataille a éclaté lorsque Johnny, son compositeur et meilleur ami, a affirmé dans une interview lundi qu’il en était aussi l’interprète. Jul n’ayant fait que « chanter » en play-back. Ce qui a été définitivement prouvé par une expertise demandée par le tribunal.
M. Rappe, a précisé que « Jul a fait à l’époque des essais de voix, mais ça ne donnait rien ». Jul ne le nie pas mais il reste juridiquement l’artiste- interprète du titre par décision d’un tribunal en 2015.
Aucune procédure judiciaire n’oppose d’ailleurs les deux hommes.
Mais aujourd’hui, la maison de disque de Jul, propriétaire des albums, reproche à Johnny d’avoir produit et interprété en 2015 une version à l’identique de certains titres.