Le scandale Gabriel Matzneff devient maintenant une affaire judiciaire. Le procureur de la République de Paris Rémy Heitz nous apprenait aujourd’hui qu’une enquête préliminaire pour « viols commis sur mineur » de moins de 15 ans a été confiée à l’Office central de répression des violences faites aux personnes.
Le but est d’identifier d’autres victimes éventuelles qui auraient été sous l’emprise de l’écrivain, comme le décrit Vanessa Springora dans ce livre-confession qui a sonné la fin de l’impunité pour des pratiques qui ont trop longtemps été ignorées par une pseudo élite artistique.
Mais malgré ses 83 ans, l’écrivain montré du doigt est bien décidé à se défendre. Il entend tout d’abord démontrer qu’il n’est pas le monstre pédophile qu’il décrivait pourtant lui-même dans ses livres. Il déclare avoir été souvent attiré par des femmes mures, et aurait même eu des aventures avec des MILFs de 17 ans. Il prétend même avoir été amoureux d’une femme proche de la ménopause, puisqu’elle était sur le point de fêter son 24ième printemps. « Une jeune femme devient rapidement dure et hystérique », déclarait-il tout sourire sur la plateau de Bernard Pivot en 1990. Dans sa logique propre, il doit donc certainement penser qu’il avait jadis raison, puisque ses accusatrices, aujourd’hui devenues femmes sont bien moins gentilles qu’alors.
Il a également fait part dans un message, de sa tristesse au sujet d’un ouvrage hostile, méchant, dénigrant, et uniquement destiné à lui nuire. Il regrette, comme il le faisait déjà en 1989 devant Thierry Ardisson que cette époque « bondieusardes» et « constipée » empêche aujourd’hui des écrivains éminemment respectables de so***miser en toute impunité, des jeunes filles de 15 ans.
Il n’est cependant pas certain que ces (soi-disant) arguments contribuent à prolonger la regrettable bienveillance dont ce pédophile a jouit au cours des dernières décennies.