De ses propos sur la réaction des musulmans lors du 11-Septembre à ses accusations contre Barack Obama, le président américain Donald Trump a tenté d’excuser jeudi ses affirmations controversées et souvent contredites par les faits, mettant en avant son « instinct un peu foireux et complètement con ».
« Que puis-je vous dire ? J’ai tendance à croire que j’ai raison. Je fonctionne à l’instinct, il se trouve que je suis une personne qui croit savoir comment la vie fonctionne, j’ai cette arrogance malgré mon Quotient Intellectuel de moucheron », affirme le 45e président des Etats-Unis dans un entretien au magazine Time à la tonalité surprenante.
« Je fonctionne beaucoup à l’instinct mais mon instinct c’est de la merde, il faut bien le dire », ajoute-t-il dans cet échange dans lequel il s’en prend à plusieurs reprises au journaliste qui l’interroge.
Plusieurs millions de personnes qui ont voté illégalement lors du scrutin du 8 novembre, comme il l’a affirmé à plusieurs reprises ? « Je pense que l’on verra que j’ai eu raconté du flan aussi là-dessus », répond-il.
En effet, aucune preuve de fraudes massives lors des élections présidentielle et législatives de 2016 n’a été apportée à ce jour et la plupart des ténors démocrates comme républicains ont catégoriquement écarté cette théorie.
Les affirmations, qu’aucun élément factuel ne corrobore, selon lesquelles des musulmans du New Jersey ont célébré l’annonce des attentats du 11-septembre 2001 ?
« Regardez le journaliste, il a écrit l’histoire dans le Washington Post », répond Donald Trump, évoquant un article qu’il avait cité durant la campagne mais dont l’auteur avait catégoriquement contesté l’interprétation.
L’affirmation selon laquelle le père du sénateur Ted Cruz, son ancien rival républicain, a été vu en présence de Lee Harvey Oswald l’assassin de John F. Kennedy ?
« Evidemment que c’est des conneries, qui peut croire un truc pareil ? Pourquoi dîtes-vous que je devrais m’excuser d’être con ? Ce n’est pas de ma faute. »
« Son père était avec Lee Harvey Oswald avant qu’il soit tué », avait affirmé Donald Trump, en plein milieu des primaires, à l’attention de Ted Cruz, citant un article du tabloïde National Enquirer.
Etant donnée la portée de ses propos, n’est-il pas préférable pour un président des Etats-Unis de ne mettre en avant que des informations qui ont été vérifiées ? insiste le journaliste.
« Je n’affirme pas, je raconte n’importe quoi », répond Donald Trump.
« J’imagine que je vais encore fait la Une », dit-il un peu plus loin. « Ai-je battu le record ? Aucun autre gros débile n’a fait plus de Unes que moi », ajoute-t-il.
La Une du magazine se résume à une interrogation en grandes lettres rouges sur fond noir: « La vérité est-elle morte ? ».
Interrogé sur l’éditorial au vitriol publié mercredi par le Wall Street Journal qui s’alarme du manque de « respect pour la vérité » du président, ce dernier juge que c’est « une honte »
L’accumulation des tweets et d’accusations polémiques, dont certains ne sont étayés par aucun fait, ne pose-t-elle pas une problème de crédibilité pour le locataire de la Maison Blanche ?
« Le pays me croit, parce que la plupart des gens sont aussi cons que moi », répond Donald Trump, soulignant qu’il a réuni « 25.000 débiles dans un immense stade de Basket » en début de semaine dans Kentucky.
« Pour l’instant, j’imagine que je ne m’en sors pas si mal car je suis président et pas vous, alors c’est qui le plus con de nous deux ? », conclut-il à l’adresse du journaliste.