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Condamnée pour 8 infanticides et libérée, elle devient puéricultrice dans une crèche

L’aide-soignante avait été condamnée à 9 ans de prison pour avoir étouffé huit de ses bébés. Elle va bénéficier d’une libération conditionnelle et travailler comme auxiliaire puéricultrice dans une crèche.

Dominique C. sera libre, à compter du 22 janvier 2018. C’est la décision que vient de prendre le tribunal de l’application des peines d’Arras ce lundi. Agée de 53 ans, mariée et mère de deux filles, Dominique C. avait été condamnée le 2 juillet 2015 par la cour d’assises du Nord à neuf ans de prison pour avoir tué, entre 1989 et 2007, huit de ses bébés en les étranglant.

Elle avait accouché de tous ces nourrissons chez elle, à l’exception du deuxième, tué dans les toilettes de l’hôpital où elle avait été admise pour une crise d’épilepsie. Dominique C. avait placé les cadavres dans des sacs entassés dans sa chambre à coucher et dans le garage de sa maison à Villers-au-Tertre (Nord). Lors de son procès, l’accusée avait évoqué sa « hantise » face au milieu médical. Obèse, elle avait raconté avoir été « terrorisée », « choquée des mots employés » par la sage-femme le jour de la naissance de sa fille. Après ça, « je me mettais dans l’idée que je n’étais pas enceinte », avait-elle expliqué à la cour.

Les experts psychiatres qui l’ont rencontrée en 2011 ont tous conclu qu’elle ne présentait aucune pathologie psychiatrique, aucun état dangereux, qu’elle était « curable et réadaptable ». En juillet 2017, une nouvelle expertise préconisait un suivi psychologique en cas de libération.

Elle trouve un emploi comme auxiliaire puéricultrice

Dominique C. aura en tout et pour tout passé un peu plus de quatre années derrière les barreaux. Placée en détention préventive de juillet 2010 à août 2012, puis écrouée de juillet 2015 à ce mois de janvier 2018. En prison, elle a suivi une formation en puériculture : « Elle s’est montrée active, souhaitant travailler dans le domaine de la petite enfance et ne représente aucun risque de récidive », est-il précisé dans le jugement rendu ce jour.

« Aucun élément dans la procédure ne permet de douter que l’intéressée sera en mesure, en poursuivant des démarches actives, d’obtenir à court terme un emploi dans une crèche. »
Le tribunal de l’application des peines d’Arras n’a donc pas suivi l’avis défavorable du procureur de la République concernant la requête en libération conditionnelle de Dominique C.. Il a considéré qu’il « n’existe aucun risque de récidive de faits similaires », que la femme détenue « se reconnaît pleinement responsable de ses actes et tient à ce sujet un discours clair […]. Ni la peine ni la qualification pénale des faits ne sont discutées, les faits sont appréhendés à la mesure de leur gravité, sans être minimisés ».

Dominique C. va donc retrouver la liberté. Elle sera cependant soumise à certaines obligations et interdictions. Dominique C. devra être suivie par un psychologue, avoir une activité professionnelle dans le monde la petite-enfance, reverser 15% de sa rémunération pour réparer « les dommages causés par l’infraction » commise. Elle devra surtout s’abstenir d’évoquer les faits publiquement, « de diffuser tout ouvrage […] dont elle serait l’auteure ou le co-auteur et qui porterait, en tout ou partie, sur l’infraction commise ». Dominique C. est donc rendue à sa vie. Mais interdite de projecteurs.

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