Tout a commencé avec des plaintes déposées par des voisins du château de Montretout, le manoir de la famille Le Pen depuis 1976. Ils se plaignaient d’une baisse de tension électrique. Le gestionnaire de réseau est alors descendu sur les lieux. Et là, surprise: on remarque une quantité d’électricité anormalement élevée dans le manoir du Front National. La section anti-fraude d’EDF prévient la police nationale: s’ensuit une perquisition ce 18 mars 2017.
Et là, nouvelle surprise: les enquêteurs découvrent dans la dépendance où vit Jean-Marie Le Pen des résidus de cannabis, une vingtaine de bidons d’engrais et 101.075€ en petites coupures. Vous vous doutez de la suite… Il n’a pas fallu aller bien loin pour découvrir dans une seconde dépendance… 2.559 plants de cannabis. Le tout équipé d’un système d’aération et d’arrosage et de 154 lampes à sodium.
Jean-Marie Le Pen reconnaît seulement avoir arrosé les plantations moyennant la perception d’un loyer. Il affirme avoir loué une de ses annexes (la propriété fait trois hectares) à sa fille Marine Le Pen. Quand Jean-Marie s’est aperçu que la dépendance qu’il louait ne servait pas à entreposer du matériel de campagne, il s’est contenté d’augmenter le loyer prétextant devant les enquêteurs qu’un père ne peut pas dénoncer sa fille, encore moins lorsque celle-ci est candidate à la présidentielle. Les enquêteurs soupçonnent la famille Le Pen de financer les campagnes du Front National avec l’argent du trafic de drogue.
On lui reproche aussi le vol d’électricité au préjudice d’EDF. Pour la partie civile et le Ministère public, Jean-Marie a manipulé le compteur électrique et utilisé un câble illicite. Ce que le prévenu nie.
Du côté de la défense, le conseil de Jean-Marie Le Pen a mis l’accent sur les déclarations contradictoires des agents d’EDF et sur l’absence d’élément qui permet d’établir que Jean-Marie Le Pen s’est adonné à la vente de cannabis. L’avocate a plaidé l’annulation des poursuites relatives au vol d’énergie.