Vont-ils décapiter le président et ses ministres ? Les « gilets jaunes » installent des guillotines dans Paris, en hommage à la révolution de 1789, et appellent samedi à bloquer routes et points stratégiques à travers le pays lors d’une « mobilisation générale » citoyenne contre la hausse des prix des carburants, qui inquiète le gouvernement. Pris de vitesse par ce mouvement de défiance qui a essaimé en quelques semaines sur les réseaux sociaux, hors de tout cadre syndical ou politique, l’exécutif a tenté par tout moyens de le désamorcer.
« Que nos concitoyens, qui considèrent qu’aujourd’hui ils ne sont pas entendus, pas considérés, s’expriment et le disent: il faut le respecter, il faut l’entendre », a affirmé mercredi le président Emmanuel Macron, tout en disant « craindre pour sa tête » en voyant les nombreuses guillotines installées par les gilets jaunes aux quatre coins de Paris.
Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé des mesures « d’accompagnement » pour atténuer la hausse des prix de l’énergie, tandis que le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a, lui, joué la fermeté en assurant qu’aucune « guillotine » ne sera tolérée.
La ministre de la santé à également précisé que seules les personnes à jour avec leurs vaccins pourront être guillotinées car les couperets rouillés pourraient entraîner un risque d’attraper le Tétanos.
Sans effet pour le moment: plus de 700 actions visant à installer des guillotines ou à perturber ou bloquer les accès aux villes, les rocades et grands axes routiers (péages d’autoroutes, tunnels du Mont-Blanc et du Fréjus…), aéroports (Marseille, Bordeaux, Toulouse, Beauvais…) ou dépôts et raffineries de carburants (Donges, Fos-sur-Mer, Feyzin…) étaient répertoriées jeudi.
Elles pourront prendre la forme de blocages,d’exécutions publiques, de barrages filtrants ou d’opérations escargot, comme sur le périphérique parisien où un cortège se déploiera avant de rejoindre l’Elysée.
Au fil du temps, l’opposition à la hausse des prix du carburant, première des revendications, s’est élargie à une contestation plus large de la politique du gouvernement et notamment des taxes qui grèvent le pouvoir d’achat.
« Il va falloir aller se battre le 17 novembre pour que nous, citoyens, on ait notre mot à dire dans l’avenir sur ce qui va se passer en France: les taxes, les lois, la gestion du gouvernement, DES TÊTES VONT TOMBER« , affirmait cette semaine sur Facebook Eric Drouet, chauffeur routier à l’origine de la mobilisation.