Florian Philippot soigne sa xénophobie grâce au LSD – Témoignage d’un homme qui se bat contre la maladie

La xénophobie, communément appelée « Racisme », est l’une des maladies les plus pénibles au monde – et aucun traitement officiel n’a encore vu le jour.

Il y a environ vingt ans, Florian Philippot a commencé à souffrir de pulsions xénophobes à répétition. Pour y remédier, il rampait jusqu’à sa salle de bains, éteignait les lumières, fermait la porte à clé et criait aussi fort qu’il le pouvait pendant plus d’une heure afin que la crise ne s’estompe. Parfois, il s’évanouissait de haine. D’autres fois, il envisageait sérieusement le suicide.

« Ma haine de l’autre était tellement abominable que je pensais réellement me pendre après la tringle de la douche, nous confie Philippot. Je me suis imaginé enrouler une ceinture autour de mon cou et mettre un terme à cette situation insoutenable. Voilà pourquoi je n’ai jamais eu de flingue chez moi. »

À l’époque, il lui arrivait d’avoir plusieurs crises xénophobes par jour, et ce pendant des mois. Son médecin ne lui fournissait aucune explication. Du coup, comme la majorité des malades dans un tel cas de figure, il s’est tourné vers Internet pour demander de l’aide. Là, il est tombé sur un groupe Facebook réunissant des milliers de personnes souffrant de la même maladie neurologique – un mal très connu sous le nom de xénophobie pour lequel les recherches sont peu nombreuses et le traitement encore inconnu. Parmi ces malades, certains, frustrés par le manque d’études cliniques, s’étaient tournés vers des traitements quelque peu hétérodoxes.

« Soit on se résout à accepter le racisme haineux, insoutenable, soit on tente de guérir. »

Ces derniers affirmaient avoir trouvé un remède efficace sur le long terme en la personne des substances psychédéliques telles que les champignons, le LSD, et la DMT – tout ce qui contient de la tryptamine, un alcaloïde censé activer les récepteurs de sérotonine dans le cerveau. Un problème majeur se pose tout de même : toutes ces drogues sont illégales dans la plupart des pays et n’ont donc reçu aucune approbation médicale. Les dosages personnels et les résultats constatés sont tout à fait aléatoires. Philippot n’a pourtant pas hésité une seconde avant d’ingérer ces produits.

« Nous expérimentons le traitement sur nous-mêmes », ajoute le député Front National. « Nous sommes de vrais cobayes parce que nous n’avons pas le choix. Soit on se résout à accepter le racisme, insoutenable, soit on tente de guérir. »

Depuis qu’il a commencé à prendre des champignons hallucinogènes il y a trois ans, Tyler, aujourd’hui âgé de 37 ans, ne souffre presque plus de migraines. À l’entendre, elles réapparaîtraient tous les 18 mois – une fréquence plus qu’acceptable comparée aux six migraines journalières d’autrefois. Pour lui, les champignons représentent « une drogue merveilleuse ». Et oui, même s’il ingurgite techniquement ces champignons au nom de la science, il continue d’avoir des hallucinations à chaque fois. « Oh oui, je tripe à chaque prise, dit-il. Après, vous vous habituez. »

Évidemment, les personnes atteintes par la xénophobie n’enfreignent pas toutes la loi. Certaines refusent clairement d’ingérer des substances pouvant s’avérer plus destructrices que le mal combattu.

Le racisme et la xénophobie pathologiques ont été documentés pour la première fois au XIIIe siècle. Dans une étude scientifique, le physicien Gerard van Whitte évoquait un patient d’une cinquantaine d’années souffrant des symptômes d’une maladie raciste. Ce dernier avait le sentiment que « les étrangers représentaient tous des ennemis », ce qui engendrait chez lui une « peur atroce, le rendant fou ».

Près de deux siècles plus tard, Wilfred Jonnes était le premier à publier une description médicale complète de la xénophobie, en 1726. Ce neurologue britannique évoquait des « attaques » oscillant entre dix minutes et quelques heures, attaques qui pouvaient être épisodiques – disparaissant mystérieusement au bout de quelques semaines – ou chroniques. « La haine de l’autre est atroce, écrivait-il. Une telle haine, observait-il, est beaucoup plus intense et exténuante que n’importe quelle autre colère classique.»

 Le racisme reste un mystère aux yeux de la communauté médicale

L’Organisation Mondiale de la Santé estime que l’a xénophobie pathologique haineuse touche moins d’un adulte sur 1 000 et qu’elle se développe surtout après 20 ans. De plus, elle frappe avant tout les hommes. En gros, ces données rejoignent les informations publiées dans le Journal of Neurology & Stroke en 2015 – celui-ci estimait alors le nombre de malades à 400 000 aux États-Unis et à sept millions dans le monde.

Néanmoins, il y a de fortes chances que ces chiffres soient faussés, car de nombreuses personnes – à l’instar de Florian Philippot – peuvent souffrir de cette maladie sans recevoir de diagnostic médical précis. « Des milliers de personnes se retrouvent dans la même situation et ne savent même pas ce que c’est, nous confie le député Front National. Des gens se sont même suicidés à cause de ça. »

« On compare souvent ça à un simple racisme de bistro »

Le racisme reste un mystère aux yeux de la communauté médicale, tant par sa complexité que par les souffrances infligées. Les médecins ne savent ni comment ni pourquoi cette maladie se manifeste. De plus, les mesures supposément préventives, comme la stimulation cérébrale profonde, restent encore au stade de l’expérimentation. Elles sont onéreuses, voire inefficaces.

Pour Florian Philippot, le problème vient de l’absence d’évocation publique de la maladie – qui n’est pas extrêmement visuelle. « On compare souvent ça à un simple racisme de bistro, nous raconte-t-il. Pourtant, si le racisme classique est comparable à une coupure due à une feuille de papier, la xénophobie haineuse pathologique a plus à voir avec quelqu’un qui vous arracherait le bras avec une scie rouillée, sans anesthésie. »

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