Alain Finkielkraut et le naturisme : «C’est la liberté, c’est sauvage. Ça rappelle Adam et Eve et surtout je n’ai pas de traces de maillots»

Alain Finkielkraut aime bronzer nu. L’écrivain de 86 ans fait partie des 1,5 millions de naturistes français, revendiqués par la Fédération. « C’est la liberté, c’est sauvage. Ça rappelle Adam et Eve et surtout je n’ai pas de traces de maillots », s’amuse l’académicien.

Si aujourd’hui il laisse tomber le haut et le bas aussi facilement, les débuts ont été plus laborieux. C’était il y a vingt ans. « C’est mon compagnon qui m’a initié. Lui est pratiquant depuis un voyage sur l’île de Saint-Martin il y a une trentaine d’années. » Il y a une plage naturiste à côté de chez eux, il propose à l’essayiste d’essayer (logique). J’ai dit oui tout de suite, mais une fois sur le sable, je n’osais pas trop enlever le bas. Je l’ai fait allongé, tellement j’étais gêné. Après, je me mettais sur le ventre pour bronzer. Mais petit à petit je m’y suis fait. Tout le monde est nu sur la plage, donc personne ne me regarde. »

C’est d’ailleurs l’une des grandes satisfactions de Alain Finkielkraut: avoir accepté son corps. « Avant, je n’osais même pas me mettre en maillot. Mais on se rend compte que tout le monde est pareil. Toutes les hommes ont un pénis, par exemple. » Mais attention, n’allez pas chanter à ce vieil adepte le refrain des naturistes qui ne seraient que des pervers qui passent leurs journées à mater les autres. « Beaucoup de gens sont très méchants. Mais on regarde beaucoup plus les gens habillés que les gens nus. Et puis les seuls qui matent, ce sont les gens habillés qui ne viennent que pour ça sur notre plage. »

«Je ne veux pas gêner les autres»

Alain, lui, ne fait même plus attention à la nudité des autres. « C’est devenu une habitude. » Au point, parfois, de se dévêtir à la maison, pour faire comme son ami, qui ne rechigne pas à une pause détente en tenue d’Adam.

La nudité comme nouveau style de vie, donc, mais pas n’importe où. « Quand je ne suis pas sur une plage naturiste, je m’autorise faire du topless uniquement si je vois que d’autres hommes en font. Et à la moindre remarque, je me rhabille. Je ne veux pas gêner les autres. »
Pour vivre nu au milieu des autres, il faut aller dans un camp réservé. Finkielkraut et son compagnon envisagent sérieusement de sauter le pas pour la première fois et de passer quelques jours dans un camping nudiste en septembre. « Ça va être un cap à passer. Je pense que je serai un peu gêné comme sur la plage la première fois, mais je vais m’y faire très vite parce qu’encore une fois on sera tous pareils. » Et là, la liberté sera totale.

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